Rhinoplastie : l’officiel de la chirurgie esthétique
Aujourd’hui, plus question de se « refaire le nez ».
On l’embellit, on corrige ses anomalies, tout en lui conservant sa personnalité.
La rhinoplastie moderne est désormais une intervention artistique raffinée aux suites nettement plus simples.
Le point avec le docteur Hervé Raspaldo. Par Paule Cornille
Qu’il soit bossu, crochu, dévié, trop large, épaté, trop court, trop creux ou déjà (mal) opéré, tout nez peut être rectifié. Et il suffit parfois de quelques millimètres, ici ou là, pour révéler la beauté d’un visage, la perfection des traits. Le travail d’embellissement est réalisé sur les volumes à la fois de face, de trois quarts et de profil. Le chirurgien ne doit surtout pas se polariser uniquement sur le nez mais considérer le visage dans son ensemble pour obtenir le résultat le plus naturel et le plus harmonieux possibles.
Afin que la discussion préalable avec le patient soit plus pratique et les propositions sur la forme idéale de nez plus concrètes, il utilise le morphing en 3D. Ce système informatique permet de visualiser clairement le projet de rhinoplastie en trois dimensions. Cependant, avant toute intervention, le chirurgien devra d’abord vérifier, à l’aide d’un petit endoscope et d’une caméra, que la cloison nasale n’est pas déviée. Il pourra aussi utiliser un laser pour améliorer l’aération à l’intérieur des fosses nasales car rien n’est plus désagréable qu’un joli nez qui ne respire pas.
UNE TECHNIQUE DOUCE ET HARMONIEUSE
A l’aide de micro-instruments et d’une caméra-vidéo (l’endoscope), les gestes du chirurgien seront parfaitement contrôlés et donc nettement moins traumatisants. Tous se passe à l’intérieur du nez, il n’y a donc pas de cicatrice visible. En outre, il n’y a pas non plus de fils à enlever, ceux utilisés étant résorbables. L’opération est devenue quasi indolore. Seuls désagréments, les petits cotons ou les tampons résorbables qui obligent à respirer par la bouche la première nuit, ainsi que la petite attelle en résine qui sert à maintenir le nouveau nez – celle-ci sera retirée le sixième jour. Cette dernière, beaucoup plus confortable et plus discrète que les anciens moules en plâtre, autorise une vie quasi normale dès le lendemain. En revanche, le sport est interdit durant un mois ! Hormis quelques oedèmes et bleus près des yeux qui peuvent persister dix à quinze jours, le résultat est visible au bout de huit jours.
Ces quelques désagréments peuvent être atténués avec la cryothérapie – des pulvérisations d’air froid utilisées par les sportifs de haut niveau en cas de traumatisme -, associé au drainage lymphatique. Depuis une vingtaine d’années, les mèches dans le nez, assez désagréables, ont été remplacées pas les tampons résorbables et s’il n’y a aucun problème de cloison, on ne met plus de pansement interne. Autant de progrès qui accélèrent encore le résultat final. Il faut savoir qu’il y a quinze ans, il fallait attendre un mois avant d’être présentable – aujourd’hui on peut se maquiller dès le lendemain.
L’embellissement se fait sur les volumes à la fois de face, de trois quarts et de profil. Le morphing, un système informatique en 3D, permet de visualiser son nouveau nez.
AULINE V. : « EN PHOTO, JE ME SUIS VRAIMENT RENDU COMPTE DU RÉSULTAT. »
« Sur mon visage allongé aux pommettes saillantes, mon nez, certes bien droit mais un peu long et surtout épaté, m’apparaissait comme un intrus. J’ai donc décidé de la raccourcir légèrement, et surtout de diminuer les narines. L’opération en elle-même n’a pas été douloureuse. Les premières semaines, j’ai surtout ressenti une légère gêne pour respirer. Au début, mon nez gonflé me semblait plus large qu’avant et j’étais un peu déçue. Puis, il s’est affiné peu à peu pour prendre, au bout de quelques mois, sa forme définitive.
Il ne faisait pas du tout refait et s’intégrait parfaitement dans mon visage, comme s’il avait toujours été là. C’est surtout en photo que je me suis rendu compte du résultat : j’étais devenue beaucoup plus photogénique. Un peu plus tard, j’ai fait arrondir mes narines que je trouvais un peu trop en accent circonflexe. L’intervention simple et rapide – une greffe de cartilage prélevé derrière l’oreille – a encore amélioré le résultat déjà très satisfaisant. »
INDISPENSABLES PRÉALABLES
La rhinoplastie ne présente aucune contrainte d’âge, hormis celle de la puberté. C’est une intervention qui, confiée à des doigts experts, apporte d’énormes satisfactions, tant esthétiques que psychiques. A la maturité, elle redonne un coup de jeune au visage, à l’instar d’un lifting mais en plus simple. Il convient de prévoir au minimum deux entretiens préalables avec un, voire plusieurs chirurgiens. Une fois le choix arrêté, il y a deux consultations obligatoires. Photos numériques et morphing permettent alors au chirurgien de proposer et de discuter d’une forme de nez adéquate, et de mieux comprendre les désirs de son patient. Quand la décision est enfin prise, le patient recevra un consentement éclairé concernant les avantages et les risques de l’intervention ainsi que le devis. Un délai de réflexion devra ensuite être respecté afin d’éviter toute précipitation et de permettre au patient de prendre du recul par rapport à cette intervention, même si les risques restent minimes. L’opération dure généralement moins d’une heure et l’hospitalisation ne dépasse pas vingt-quatre heures.
Une seule nuit en clinique est suffisante, et on peut parfois sortir le soir même si l’intervention est programmée très tôt le matin. Auparavant, la peau aura fait l’objet d’un nettoyage profond et le chirugien aura été averti si le patient a une tendance à l’acné ou aux boutons. « On peut corriger avec beaucoup de finesse un nez déjà joli mais avec une bosse ou un peu long ; on peut aussi relever de véritable défis – nez abîmés par un accident, importante malformation congénitale ou intervention précédente ratée. Dans ces cas extrêmes qui rentrent dans le domaine de la chirurgie réparatrice, il faut toujours, malgré certaines difficultés, garder une approche esthétique », précise le docteur Raspaldo. Quant aux retouches, elles n’excèdent pas 5% des cas et doivent être annoncées à l’avance. Simples gestes de correction localisées, elles se font le plus souvent sous anesthésie locale.